Avant les travaux

Théâtre à l'antique Thierry Bosquet

METAMORPHOSE D'UN SITE
Au coeur d'un projet qui métamorphose un lieu...

Il aura fallu l'énergie et les idées de quelques-uns uns pour que le site de la Caserne du Prince Albert, à côté du Palais d'Egmont, reprenne vie. C'est actuellement une vaste esplanade de près de deux hectares et un bâtiment complètement à l'abandon qui seront transformés pour la circonstance en théâtre de plein air à l'antique.

Situé en plein coeur de Bruxelles, à deux pas du Petit Sablon, l'espace a été choisi pour les caractéristiques baroques de l'édifice. La terrasse du Palais Debreucq est intégrée à l'espace scénique, ajoutant ainsi une dimension grandiose au spectacle qui s'inspire des carrousels équestres des XVIIe et XVIIIe siècles.

Le site a actuellement quatre propriétaires :
- Entreprises EGTA (parcelle principale à gauche, rachetée il y a quelques mois)
- Société Alkimo (façade)
- Régie des bâtiments (excavation à droite)
- Ministère de la Défense Nationale (entrée et club Prince Albert)

L'architecte Jean-Pierre Hoa a été chargé de l'étude d'aménagement des lieux. Le projet de réaffectation du lieu est en cours d'élaboration. Peut-être des logements et un parc...
A long terme, c'est un chancre de deux hectares qui disparaîtra et un projet complet pour un îlot qui émergera.

Etude d'aménagement des lieux - J-P Hoa

UN DEFI CREATIF ET ... LOGISTIQUE
La magie de l'époque baroque reconstituée

Jamais une création de ce type n'a encore été réalisée dans le monde... depuis le 18^e siècle où les cours d'Europe organisaient ces grands "ballets équestres". Par leur conception, les carrousels tiennent autant de l'opéra que du ballet chorégraphique. Tout le monde y assistait, du plus pauvre au plus argenté. Les carrousels n'étaient pas réservés aux nobles, c'était plutôt une grande fête publique en la présence du Roi et offerte par lui à ses sujets. En organisant ce spectacle, les organisateurs souhaitent faire revivre une tradition issue des cours européennes des 17^e et 18^e siècle.

A notre époque, personne n'a encore tenté de faire revivre ce type de spectacle. Rassembler des chevaux, des cavaliers, des musiciens, des chanteurs d'opéra et d'autres artistes..., tous triés sur le volet, imaginer, dessiner et ensuite réaliser les centaines de costumes nécessaires aux artistes, cavaliers et chevaux, créer les chars allégoriques, les décors de l'ensemble du site, du quartier et du spectacle, coordonner l'ensemble... cela relève du défi.

Défi qu'ont relevé les différents partenaires :
Thierry Bosquet crée les décors et les costumes en s'inspirant de documents d'époque. Il dispose en la matière d'une expérience importante (La Monnaie, ...) et d'une renommée qui dépasse nos frontières. Thierry Bosquet est l'inspirateur du projet qu'il développe le "Printemps baroque du Sablon asbl" dont les festivals annuels de musique jouissent d'une réputation internationale. 

La mise en scène est réalisée par Jean-Philippe Delavault (également co-auteur du script développé par Martine Dumont-Mergeay et Christophe Gayral), assisté de Clément Gerbaud (d'EuroDisney) pour les cascades et Léopold Gombeer de l'Académie belge d'équitation pour les chorégraphies équestres (www.abe-bar.com).

Si Bruxelles va avoir son carrousel équestre, les Etats-Unis auront le leur...

Etrangement, et sans concertation préalable, un autre carrousel sera reconstitué aux Etats-Unis, aux mêmes dates ! Effets 2000 ou redécouverte de l'époque baroque qui jouit aujourd'hui d'un attrait mérité ? Ensuite ce sera peut-être au Japon d'en produire...
Quoi qu'il en soit, comme c'est vraiment un événement exceptionnel en Europe, il faut en profiter pour y assister car il n'est pas prévu de "Carrousel II".

MUSIQUE BAROQUE ET ART EQUESTRE
Un spectacle équestre et musical exceptionnel

Le Grand Carrousel présentera des joutes équestres et des démonstrations de figures chorégraphiques de haute école. Une quarantaine de chevaux et autant de cavaliers, dont quelques cascadeurs, participeront au spectacle.

Les 30 chevaux de l'Académie belge d'équitation sont issus de la péninsule ibérique - principalement des lusitaniens - d'une exceptionnelle noblesse. Ce cheval baroque - appelé souvent le 'cheval des Rois' ou 'le Roi des chevaux' - est sélectionné depuis le 16^e siècle pour ses aptitudes et sa musculature d'athlète. Il s'agit d'une équitation raffinée basée sur la pureté des mouvements du cheval et la recherche systématique de son épanouissement, en dehors de toute contrainte physique ou morale. L'écuyer conduit le cheval avec justesse, douceur, discrétion et patience.

Le Grand Carrousel propose un prologue chanté et dansé, une partie équestre comportant des joutes et des figures de haute école, un épisode fastueux où chars, chevaux, chanteurs et danseurs s'associent pour un véritable opéra équestre. Les enlèvements mythologiques de Zeus, en l'occurrence ceux de Danaé, Léda, Ganymède et Europe constituent la trame de la partie lyrique et apportent une dimension symbolique à l'évocation, retraçant la quête mouvementée d'une Europe de la paix.

Les musiques sont issues d'opéras de Jean-Philippe Rameau (1683-1764) et de sonneries en plein air d'époque. L'ensemble baroque du Ricercar Consort (25 musiciens), une Bande de hautbois formé par Paul Dombrecht, le Choeur de Chambre de Namur (18 chanteurs) et quatre solistes du chant de niveau international, Wilke te Brummelstroete, Valérie Gabail, Laure Delcampe et Jean-François Novelli, feront revivre les opéras de l'époque, sous la direction de Philippe Pierlot. Une partie du spectacle comportera une Feria avec de la musique arabo-andalouse et l'Ensemble classique de musique arabe (Ali Kheder). 
Des extraits musicaux du spectacle sont téléchargeables sur le site officiel au format MP3.

MISSION (IM)POSSIBLE
De la passion et du talent à revendre...

Le Grand Carrousel, qui comporte une partie équestre d'une grande ampleur, requiert, comme toute création d'opéra, un budget de base important. Le projet est autofinancé, c'est-à-dire que le nombre de représentations a été calculé afin de couvrir l'ensemble des frais encourus, soit près de 76 millions de FB que Bruxelles 2000 a avancé pour permettre la concrétisation du projet. Entre deux et trois cents personnes participeront au spectacle (artistes et équipe technique). La réalisation des costumes est le poste le plus important . Tout est calculé au plus juste, presque trop juste. Certains participent bénévolement.

Si l'argent est le nerf de la guerre, dans le cas du Grand Carrousel, c'est d'abord et avant tout de passion qu'il s'agit. L'équipe de base (très soudée et avec une solide expérience dans le domaine musical) et les différents artistes qui participent sont animés d'une énergie et d'une motivation : ils souhaitent faire connaître la musique de l'époque baroque, partager leur passion des chevaux et de leur Art, encore et toujours réveiller le coeur de la capitale et dynamiser le quartier du Sablon...

Le défi de taille également consistait en l'accord et la collaboration des différents propriétaires du site (Les entreprises EGTA, La Société Alkimo, la Régie des bâtiments et le Ministère de la Défense Nationale). Tous les quatre ont accepté de rénover le site à leurs frais.

C'est donc un chancre de deux hectares qui disparaîtra et un projet complet pour un îlot qui émergera, grâce à un projet culturel. Si la culture peut parfois être génératrice de changements, la passion -de la musique, d'un lieu, d'un quartier - aura rendu la chose possible.

Rendez-vous le 1^er juin 2000.