Probablement l'un des auteurs et illustrateurs
parmi les plus prolifiques de la première moitié
du 20ème siècle. On lui doit notamment "Je
ferai cocu le percepteur", roman fiscal et
passionnel et "Quand j'étais jeune fille...
Mémoires d'un gendarme".
Charlie Chaplin le considérait comme le
plus grand "in the world" et le qualifiait
de "Balzac du gag et du calembour, virtuose
de la bouffonnerie, surréaliste sans le savoir,
humoriste enfin, dont les irrésistibles personnages
conduisent leurs exploits avec une logique implacable
et simple comme un ouf de piano dans la cervelle
d'une poule."
Cami est célèbre. Ou du moins, il le fut, l'était
encore hier.
Son nom -véritable en dépit de son apparence
pseudonymique - subsiste sans grande peine dans
bien des mémoires. Son oeuvre, d'une abondance
rare, connut les tirages spectaculaires auxquels
nous n'osons plus rêver, les traductions
multiples et les consécrations quasi-officielles.
Louée d'importance, elle valut, en outre, à son
géniteur, de durables amitiés, aussi
prestigieuses qu'inattendues. Salué de toutes
part comme un novateur, proclamé par Octave
Aubert " Le Balzac, l'Alexandre Dumas
de la fantaisie ",par Raymond Ritter "
notre dernier trouvère ", par Ramon Gomez de
la Serna " un des écrivains les plus représentatifs
de l'époque et le plus plagié ", admiré
par Jacques Prévert, Cami n'eut donc jamais rien
de l'écrivain maudit devançant son siècle de
plusieurs coudées, du travailleur solitaire
peinant dans le désert glacé de l'indifférence.
Et si son étoile, aujourd'hui semble s'être un
peu ternie en dépit des efforts de quelques uns,
bien plus que par un vieillissement de ses textes,
c'est par la rareté paradoxale mais incontestable
de ses volumes (inlassablement recherchés et
collectionnés par ses fanatiques) qu'il convient
de l'expliquer.
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