En marge
d’Europalia Russie, le Poche propose un
spectacle surprenant, festif, engagé : une
trentaine de jeunes comédiens belges et
d’artistes tchétchènes en scène pour un
spectacle-témoignage sur les violations massives
des droits de l’Homme perpétrées par le
pouvoir et l’armée russes en Tchétchénie
occupée. De très beaux textes, de la
musique, de la danse, pour pointer du doigt une
sale guerre, qui à force de mutisme
aujourd’hui, pourrait demain ne jamais avoir eu
lieu.
Environ 50 jeunes comédien(ne)s belges associés à un groupe
d'artistes tchétchènes. Depuis 12 ans, le festival Premières
Rencontres rassemble chaque année une cinquantaine de jeunes comédien(ne)s
frais émoulu(e)s de nos écoles d'art dramatique (INSAS, IAD,
Conservatoires de Bruxelles, Liège, Mons) en une sorte de grande
revue théâtrale au cours de laquelle ce succèdent sketches,
chansons, danses, musiques, etc.
Depuis l'inauguration du festival en 1993, l'accueil du public et
des professionnels du spectacle de tous bords - employeurs de ces
acteurs à l'aube de leur carrière - a été unanime et
enthousiaste. Soucieux de garder une fenêtre ouverte sur le monde,
nous avons donné l'an passé à nos Premières Rencontres une
dimension interculturelle, en invitant, aux côtés de nos jeunes
comédiens belges, une douzaine de comédiens venus du Burkina Faso,
du Congo, de Palestine, d'Haïti).
POURQUOI DES INVITES TCHETCHENES AUX PREMIERES RENCONTRES 2005 ?
Parce que cette année en Belgique c'est Europalia Russie !
Parce qu'il n'y a jamais eu et qu'il n'y aura sans doute jamais
d'Europalia Tchétchénie !
Parce que, comme le dit Mylène Sauloy, « la Tchétchénie, tout le
monde s'en fout ! »
Parce que si demain c'était Europalia Turquie, less Tchétchènes
d'aujourd'hui seraient Kurdes et Arméniens
Parce que 80.000
soldats russes occupent aujourd'hui 750.000 Tchétchènes.
En bref, parce que ces Premières rencontres
belgo-tchétchènes permettront ainsi - en prélude à l'ouverture officielle
d'Europalia Russie - de se rappeler les 200.000
Tchétchènes assassinés par les forces russes.
A l'heure actuelle, Grozny est une ville de décombres,
la Tchétchénie est le théâtre d'une guerre
faite de contrebandes, de zatchistka (nettoyage),
les rafles et la mort y sont plus quotidiennes que
les légumes sur le marché, que le rançonnage
des vivants aussi bien que des morts se pratique
de manière courante, les ONG internationales ne
sont plus sur place, pas plus que les observateurs
étrangers ou les médias. Il ne reste rien. Sinon
le silence d'une Europe qui ruse malicieusement
avec l'importance stratégique de la Russie.
Un silence que ces Premières Rencontres
entendent bien briser !
Attention !
Les « Premières Rencontres 2005 » risquent de nuire
gravement à votre indifférence pour le peuple tchétchène !
On raconte que Prométhée y fut
enchaîné, que ce fut la patrie des Amazones. On
dit qu'il y existe une indépendance éprouvée
depuis plusieurs siècles, que les Russes et les
Tchétchènes ne font pas bon ménage (« le seul
bon tchétchène est un tchétchène mort » dixit
le Général Yermolov en 1812), il est exact que
Staline en 1944 déporta toute la population de
Tchétchénie vers l'Asie centrale et la Sibérie.
Qu'il fallut attendre 1957, sous l'ère de
Khrouchtchev, pour que la population revienne, qu'à
l'heure où l'empire russe se décline sur le thème
de la « chute » (époque Gorbatchev) - la
Tchétchénie revendique son indépendance, que
Boris Eltsine entra lentement mais sûrement en
guerre avec cette velléité indépendantiste, et
qu'en fin de mandat, il présentera son dauphin
Poutine en ces termes : « Vladimir Poutine est la
solution finale au problème tchétchène », à
quoi l'intronisé répondit aussi sec : « On
exterminera ces terroristes jusqu'au dernier et au
besoin, s'il en reste un, on le butera jusque dans
les chiottes ». Fort d'un 11 septembre venu bien
à propos, le nouveau président s'empresse de définir
la Tchétchénie comme un repaire de terroristes
auprès d'une Communauté Internationale plus
complaisante que jamais face à l'entreprise de
destruction de tout un peuple.
Créé en janvier 2003, le Groupe Tchétchénie
rassemble des personnes qui refusent de voir le
conflit sombrer dans l'oubli et la zone grise de
l'information. Estimant que le conflit est lourd
en coûts humains, matériels et politique tant
pour la Russie que pour la Tchétchénie, il prône
la résolution pacifique de la guerre. www.groupetchetchenie.org
En partenariat avec le Groupe Tchétchénie.
En collaboration avec le Centre des Arts Scéniques
www.arts-sceniques.be.
Avec l’aide de la Communauté
Wallonie-Bruxelles, de la Ville de Bruxelles, du
Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la
Cocof.
A noter :
une
rencontre consacrée
à la Tchétchénie
Samedi 17/9 à 15h : "La Tchétchénie tout
le monde s'en fou !?"
Une après-midi contradictoire consacrée à la
Tchétchénie,
avec Andreï Babitski, Céline Francis, Mylène
Sauloy, Aude Merlin... La rencontre sera
animée par Françoise Nice.
+ SOIREE DE CLOTURE !
Thèmes abordés :
- la situation en Tchétchénie : bref rappel
historique, de quelle
guerre s'agit-il aujourd'hui ? Quelles sont les
forces en présence (pouvoir prorusse, forces
russes, les différents groupes indépendantistes)
?
- Quelle est la place de la culture en
Tchétchénie ? Quelle est la
démarche artistique des Premières Rencontres ?
- La situation des réfugiés : combien ? quel
statut ? quel vécu ?
Différents témoignages dont ceux des comédiens
de Premières Rencontres.
- Le silence des médias internationaux et russes
: reprise en main, interdiction de déplacements
en Tchétchénie. Sources parallèles
d'informations : le rôle du Comité des mères de
soldats. La place des ONG en Tchétchénie.
- Les autres enjeux : le pétrole, la place des
musulmans dans la société russe, la lutte contre
le terrorisme international, la préservation de
la fédération russe. Quel est l'intérêt
de Poutine ?
- L'inertie du monde politique : défaut
d'information et défaut de solidarité,
représentations décalées.
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