Un spectacle où Thierry Waseige, un naïf père de famille, nous convie à partager ses déboires lorsque tout dérape le jour où il est suspecté d'attouchements sexuels sur sa fille.
Un spectacle qui questionne : depuis "L'affaire Dutroux", un père de famille peut-il encore faire "guili-guili" sur le ventre de sa fille,
ou jouer à "la petite bête qui monte..." sans se sentir coupable ?
Jusqu'à quel âge une mère pourra t-elle donner un bain à son fils ? Comment exprimer sa tendresse, faire des câlins ?
Où se situe la limite entre caresses érotiques et gestes tendres ?
Ce n'est pas simple.  Ce n'est plus simple aujourd'hui.

"Un beau jour" est criant de vérité et interpellera tous les parents ou futurs parents, hommes ou femmes, parce que la relation parent-enfant est remise en cause, parce que la suspicion s'est introduite dans les familles.

Un beau jour est pourtant plein d'humour !
On rit de bon coeur car les états d'âme de notre anti-héros sont irrésistibles : du complexe du pénis chez la femme aux explications sur le traumatisme de l'enfant unique, la mère possessive, en passant par les personnages hauts en couleur de son enfance... 
Thierry Waseige réussit à nous émouvoir sans jamais nous faire la morale.  Un vrai moment de plaisir, sans prise de tête !
Au delà de cette légèreté apparente, le sujet est interpellant.
A voir.

Freddy, jeune ouvrier métallo, vit heureux dans un petit pavillon de banlieue avec sa famille. Sa femme et lui ont toujours eu une attitude et des discussions franches avec leurs deux enfants, mais lorsque leur fille débarque dans la chambre à coucher pendant que les parents font l'amour et qu'ingénument, elle raconte les détails le lendemain à l'école, Freddy se trouve confronté à un problème… Suspecté d'attouchements, le pauvre bougre va accumuler les maladresses.

Aujourd'hui que la crainte des abus sexuels semble faire de chaque père un abuseur potentiel, que les câlins "normaux" avec un enfant peuvent devenir le lieu de tous les fantasmes (surtout à la faveur d'un conflit conjugal), Un beau jour trouve sa nécessité.

Le texte de Denis Lumborg - l'anti-héros archétypique qu'il nous propose, la banalité de la situation… jusqu'au dérapage - est aussi un avertissement sur les dégâts que peuvent produire la rumeur, les fausses allégations et l'excès de prudence.

Un spectacle sur l'innocence perdue.
Parce qu'il n'y a pas de fumée sans feu !   Et pourtant...

Exposition :
A l'occasion des représentations d'Un beau jour, le Théâtre de Poche expose les œuvres récentes de Walter Zazoo.