Cinecittà
Dans « Cinecittà », Thierry Debroux raconte l'histoire
vraie d'Henri, son grand-père, marchand de sable entre La Sambre et
la Meuse, qui abandonna femme et enfants pour tenter une carrière
d'acteur à Paris.
En quête de célébrité, il coupe les ponts avec sa famille qui
reste sans nouvelles de lui pendant cinquante ans jusqu'au jour où
son petit-fils part à sa rencontre dans un quartier populaire
romain. La vie, le destin sont parfois des écrivains
extraordinaires. Thierry Debroux transmet avec
« Cinecittà » l'émotion qui l'envahit dans ce petit appartement
à Rome.
Ces deux êtres ont partagé sans le savoir le même rêve : devenir
une vedette de cinéma. L'un est à la fin de sa vie et n'a rien réussi,
l'autre commence, bouleversé par l'image de ce vieil homme qui a
traversé, mais comme figurant seulement, les grands films français
des années trente et quarante.
« Cinecittà » révèle Henri dans les derniers jours de sa vie en
équilibre entre l'ombre et la lumière. Cette rencontre constitue
pour lui l'ultime occasion de se laisser aller aux confessions et
par-là même, de faire de cette vie qu'il considère ratée, une oeuvre.
Avec Jean-Claude Derudder, Anne Marev, Maxime Donnay, Raphaëlle
Hanchar et Sophie Thomé
Mise en scène : Thierry Debroux
Scénographie : Olivier Waterkeym
Lumières : Zvonock
Coproduction Théâtre Au Lieu et Théâtre de la Vie
Tout
est mouvement - Rêveries de 7 éléphants
Bertolt Brecht par le Théâtre de la Vie
Annoncé comme « work in progress », ce projet Brecht a connu
quinze rencontres passionnantes avec le public en mai 2005. La
reprise actuelle est une forme remodelée de la version
précédente.
Quand on demanda à Monsieur K. quel animal il estimait entre tous,
il nomma l’éléphant et justifia cela ainsi : l’éléphant
allie la ruse à la force. Il ne s’agit pas de cette pauvre ruse
qui suffit pour échapper à une poursuite ou se procurer de quoi
manger sans se faire remarquer, mais de la ruse qui met la force à
disposition pour de grandes entreprises. Il est bon ami comme il est
bon ennemi. Très grand et lourd, il est cependant aussi très
rapide. Sa trompe amène à son énorme corps même les plus petites
nourritures. Ses oreilles sont mobiles : il n’entend que ce qui
lui convient. Il vit aussi très vieux. Il est également sociable,
et pas seulement avec ses semblables. Il est partout aimé autant
que craint. Un certain côté comique fait qu’il peut même être
vénéré. Il a une peau épaisse, les couteaux s’y brisent ; mais
son cœur est tendre. Il peut devenir triste. Il peut se mettre en
colère. Il aime danser. Il meurt au plus épais du bois. Il aime
les enfants et d’autres petits animaux. Il est gris et n’attire
l’attention que par sa masse. Il n’est pas comestible. Il est
capable de bien travailler. Il aime boire et devient gai. Il fait
quelque chose pour l’art : il fournit l’ivoire.
« Histoires de Monsieur Keuner », Bertolt Brecht
En 1955, à New-York, dans un petit théâtre « off Broadway » à
peine plus grand que le Théâtre de la Vie, est présenté
L’Opéra de Quat’sous de Bertolt Brecht. Parmi les spectateurs,
se trouve un homme qui ignore encore combien cette soirée
influencera son parcours théâtral. C’est l’histoire d’un
choc : entre Herbert Rolland et l’œuvre de Brecht.
50 ans plus tard, cet homme de théâtre qui n’a cessé de faire
de Brecht la base de toute sa réflexion scénique et philosophique,
décide de rassembler sept praticiens du théâtre, belges et
allemands, autour de la question : « Que peut encore nous dire
Brecht aujourd’hui ? »
Tout est mouvement n’est pas une mise en scène d’une pièce de
Brecht mais se veut plutôt une approche du grand homme et de sa réflexion
portant sur le rapport entre l’acte théâtral et le monde social.
On y retrouve l’écrivain dans toutes ses dimensions : politique,
bien sûr, mais aussi poétique, humoristique, voire érotique.
Une première « esquisse » du projet fut présentée au printemps
dernier sous la forme d’un parcours en trois temps : sans artifice
ni décor, les acteurs prenaient possession de l’Atelier théâtre
de la vie qui devenait un lieu multiple ; l’espace investi
devenait sujet à questionnement quant à l’ensemble de ses
possibilités scéniques.
Du plus spectaculaire au plus intime, chaque périple offrait son
propre registre de représentation et permettait ainsi un rapport
différent entre acteurs et spectateurs.
Il s’agit maintenant de continuer le travail en cours, nourri de
cette première rencontre avec le public. Le voyage vers Brecht se
poursuit et s’affirme dans un lieu unique, qui est la salle de
spectacle du théâtre, et épouse la dynamique du cabaret. Un feu
d’artifice haut en couleur et en verbe assuré par des acteurs aux
talents multiples; tous ont la même intention : partager avec le
public la joie, le plaisir intellectuel et sensuel qui se sont révélés
lors de cette grande traversée vers Brecht.
Ils utilisent – avec délectation – l’humour dévastateur de
celui qui a toujours affirmé le plaisir fondamental de cet art du
divertissement qu’est le théâtre.
Dans l’art, les êtres humains jouissent de la vie.
Le plaisir fortifie la volonté de vie.
Bertolt Brecht
" Aujourd’hui, à l’Atelier théâtre de la vie, Rolland
remet le couvert d’un spectacle aux allures de buffet textuel.
Tous les recoins du bâtiment vont vibrer au rythme des mots de
Brecht (1898-1956), lui qui aimait tant voir les idées sautiller
comme sur des ressorts, sans repos, ni platitude. (...) En scène,
sept acteurs mêleront les origines et les âges. Rolland empoignera
son accordéon, Christian Crahay (qui avait joué les irrésistibles
« Dialogues d’exilés ») jouera des percussions et Nino Sandow,
grand comédien du Berliner Ensemble, assurera le piano. Un chouette
orchestre, qui partagera le crachoir avec les jeunes Isabelle Wéry,
Jean-François Politzer, Claudia Gäbler et Anik Rolland. Avec
ceux-là, Brecht n’est pas encore couché. " Le Soir,
Laurent Ancion
" C’est à cause de Brecht que Herbert Rolland, dont les
parents avaient émigré aux Etats-Unis, a décidé de revenir en
Europe. Le matin même de son embarquement dans le navire qui le
ramenait dans son pays d’origine, tombait la nouvelle de la mort
du dramaturge allemand. Ainsi va la vie : « Tout est mouvement »,
à l’instar du titre de la nouvelle création du Théâtre de la
Vie, un spectacle hors de l’ordinaire conçu par sept artistes qui
s’étaient rencontrés autour de la figure de Brecht en décembre
2003. " La Libre Belgique, Philip Tirard
Conception Claudia Gäbler / Herbert Rolland
Avec Christian Crahay, Claudia Gäbler, Jean-François Politzer,
Anik Rolland, Herbert Rolland, Nino Sandow, Isabelle Wéry
Conception musicale Nino Sandow,
en collaboration avec Katja Rixen
Dispositif scénique Bernard Tirtiaux
Dramaturgie Claudia Gäbler
Eclairages Herbert Rolland
Film Christiane Hommelsheim
Mise en scène Herbert Rolland,
assisté de Anik Rolland
16/11>4/12 à 20h30
sauf les mercredis à 19h30, les dimanches à 17h
relâche les lundis et mardis
À
quelques pas d'elle de et par Michèle Nguyen
Spectacle coproduit par le Théâtre de la Vie
CRÉATION en Belgique
" Ce que je voudrais, c’est vous parler d’une musique.
Une certaine musique. Une musique que j’ai entendue là-bas. Une
musique que j’ai d’abord subie, exécrée, rejetée, et que peu
à peu, sans vraiment m’en rendre compte, j’ai appris à écouter,
à savourer dans la moindre de ses inflexions, la moindre de ses
intonations, et, que même, je me suis surprise à attendre comme
une voix aimée. Cette musique-là, elle débute à l’aube.
Elle commence par un silence si fort qu’il finit par vous réveiller.
À quelques pas d’elle est un voyage entre une fille et son père.
Entre une femme et la terre de son père. Le Vietnam. " Michèle
Nguyen
Dernier spectacle de Michèle Nguyen, À quelques pas d’elle est
l’aboutissement d’un long processus d’écriture basé sur la
musicalité de la parole, ainsi que le fruit de deux voyages effectués
au Vietnam ; tous deux colorés par une même quête : celle de
l’identité.
Identité qui se dévoile au fur et à mesure que les rencontres se
tissent, que les secrets s’effeuillent : une sorte d’odyssée
comprenant différents voyages à l’intérieur desquels réalité
historique et affective se mêlent et se répondent.
Emerveillée par l’impact que pouvait avoir un son sur la
visualisation et l’imaginaire, Michèle Nguyen joint à ses mots
la matière sonore récoltée au Vietnam, non pas dans un souci
d’illustration mais bien dans un désir d’unité, une aspiration
à faire éclore de ces univers sonores une musique : celle du
quotidien.
Comme pour assembler tous les éléments du grand « puzzle des
origines », la comédienne s’empare de certains mouvements de
danse traditionnelle vietnamienne qui enluminent, rythment et
donnent chair à sa gestuelle.
Une multiplicité des langues et des langages se côtoient pour un
théâtre rythmique et physique ; une mise en son, en voix, en corps
et en scène qui tente de décrire un voyage de l’ouest à
l’est, du plus superficiel au plus intime, du plus révolté au
plus apaisé, du plus limpide au plus complexe. Un voyage qui fait
son chemin entre la mort et la vie. Entre une fille et son père.
Peut-être tout simplement un voyage d’amour.
Ecriture et interprétation Michèle Nguyen
Mise en scène Alberto Garcia Sanchez
Cours de danse Ngo Thi Thanh Huong
Prise de son Didier Melon, Michèle Nguyen
Conception sonore Marc Doutrepont
Création lumières Nathalie Borlée
Costumes Orphée
Spectacle créé à la Scène Nationale de Poitiers en janvier 2005.
3
Rendez-vous avec Nicole Dumez :
Nicole Dumez a co-fondé le Théâtre de la
Vie. Depuis quelques années, elle a choisi de vivre l’aventure du
spectacle solo, avec une prédilection pour les récits de vies, les
légendes de tous temps, qu’elle écrit et qu’elle a présentés
en Belgique, France, Ukraine, Maroc, Rwanda, R.D. Congo. Elle
revient avec trois spectacles dont une nouvelle création.
7>11/12
à 20h30 sauf le dimanche à 17h
Rue
des fleuristes - Création - Scènes de Vies
Coproduction avec le Théâtre de la Vie CRÉATION
Rue des Fleuristes, c’est là que j’habite maintenant. Au cœur
des Marolles mais plutôt vers le bas. L’épicier du coin m’a
tout de suite repérée : « –Ah ! Madame, vous êtes nouvelle
dans l’quartché ? –Oui –Ah, c’est bien ». Ça m’a fait
plaisir et j’ai pensé : c’est le début de mon intégration.
(Extrait)
Ici, le monde peut faire ce qu’il veut, la Vie est là, rigolante
et dégoulinante jusqu’au caniveau. Ici la vie est stable à tout
jamais, comme un talon aiguille sur les pavés de la place du
Marché. Ici, la vie pousse comme un brin d’herbe en plein hiver
entre deux tranches de béton éclaté.
Et pendant ce temps, de la fenêtre du neuvième étage d’un
immeuble qui a grandi comme un pissenlit sur un tas d’immondices,
on entend la voix d’un Tino Rossi de l’an 2000 chanter à
tue-tête : « Je t’aime, je t’aimeu, je t’aiaiaimeuuu ! »...
Ecriture et Jeu Nicole Dumez
Création lumières Herbert Rolland
Amour
Amore
Librement inspiré de légendes d’amour fou
Coproduction avec le Théâtre de la Vie - CRÉATION
Les légendes, du fond des siècles, savent tout de la vie, de la
mort, de l’amour. Et nous, qu’en savons-nous ?
Nous sommes des jongleurs sur le fil de nos rêves, tantôt auguste
au nez rouge, tantôt clown blanc. Les lumières de nos feux
d’artifices nous parviennent à travers les fissures de
nous-mêmes, parfois nous éclairent, parfois nous éblouissent...
Et c’est bien ainsi.
Renelde est allée au château, la chemise d’orties serrée sur sa
poitrine. Dans les fils d’orties tissés serrés, il restait comme
une odeur de lait, froid. Trois jours plus tard, le cortège des
noces et le cortège d’enterrement se sont croisés sur le chemin.
Les cloches des églises sonnaient à tour de bras. Et l’on ne
savait pas lesquelles carillonnaient, lesquelles sonnaient le glas.
(Extrait)
Ecriture et Jeu Nicole Dumez
Création lumières Herbert Rolland
Les héros de ces histoires n’ont pas d’Histoire. Ils sont les
héros du quotidien et ils l’ignorent. Ils vivent, ils respirent,
ils travaillent, ils mangent, ils attendent. Quoi ? Qu’un petit
bonheur passe sous leur fenêtre avant de mourir.
S’ils ont commis des actes héroïques, ils ont oublié au fond
d’une boîte en fer blanc la médaille qui les a remerciés.
S’ils en parlent, c’est un soir de ducasse, de communion ou de
mariage, au milieu des blagues pour rire, comme si leur vie était
aussi une blague, entre le p’tit verre de pinard et
l’interminable bistouille pour la route.
C’était il y a presque longtemps, hier on disait encore que
c’était hier.
" L’intimiste monologue enfile les histoires sur un cordon
frêle et tendre (....). Le tout est porté par une écriture
délicate et précise, que Nicole Dumez vêt d’un jeu tout en
finesse, de bouffées d’accent picard, d’étincelles
d’enfance." La Libre Belgique, Marie Baudet
Ecriture et Jeu Nicole Dumez
Création lumières Herbert Rolland
10>21/1
à 20h30
sauf les mercredis à 19h30 - relâche les dimanches et lundis
Mélite
de Pierre Corneille par L’Atelier Corneille
Spectacle coproduit par le Théâtre de la Vie - Reprise
En matière d’amour je suis fort inégal
J’en écris assez bien et le fais assez mal
J’ai la plume féconde et la bouche stérile
Bon galant au théâtre et fort mauvais en ville. (Extrait)
C’est sur ces confidences teintées d’ironie et de résignation
que Corneille écrit Mélite, sa première pièce. Alors âgé de 19
ans et en proie aux recherches amoureuses, l’auteur livre ici une
œuvre qui oscille adroitement entre la comédie – par ses
rebondissements –, et la tragédie – par ses personnages en
perte et en quête de repères, exposés à la haine de l’autre,
à la folie ou au suicide...
Eraste, qui qualifie son amour de mal incurable, présente l’élue
de son cœur – Mélite – à son ami Tircis... C’est ainsi que
la pièce commence : une rencontre présumée anodine qui fera
pourtant basculer tous les protagonistes dans un paysage en eaux
troubles : celui de la duperie, du chassé-croisé amoureux, et du
déchirement.
L’Atelier Corneille choisit d’investir cette pièce avec la
volonté de chercher une articulation entre un théâtre dit «
classique » et une écriture définie comme contemporaine. La mise
en scène de Mélite proposée par Jean-François Politzer fait se
joindre « l’hier » à « l’aujourd’hui », le « mythe » à
la « quotidienneté » grâce à un choix esthétique minimaliste :
la scénographie évoque plutôt qu’elle ne démontre, le
spectateur, par son rapport de proximité, se lie intimement à
l’action ; les alexandrins glissent de la bouche des comédiens
comme une deuxième langue apprise : la parole est directe, brutale
et naît à l’instant.
L’intemporalité de cette mise en scène de Mélite se perpétue
grâce à l’apparition d’un personnage inventé par L’Atelier
Corneille : le Maître des Cérémonies. Appartenant à tous les
temps de la représentation, celui-ci s’amuse à (co)ordonner la
succession des événements et devient l’intermédiaire
privilégié entre spectateurs et acteurs.
" Véritable enchanteur, il guide à merveille le public
dans ce formidable coup d’essai d’un Corneille qui ne se soucie
encore d’aucune règle : une immersion à l’intérieur des corps
et des âmes de ces personnages en pleine errance dans la sphère
labyrinthique de l’amour...
Mélite effeuille les âmes. Et son metteur en scène Jean-François
Politzer en parallèle allège les corps à mesure que les
sentiments, d’abord masqués, se mettent à nu. (...) Les
comédiens portent avec grâce les alexandrins, dans un dispositif
scénique dépouillé, en carré, jouant de la proximité.
" La Libre Belgique, Marie Baudet
Mise en scène Jean-François Politzer
assisté de Catherine Couchard
Avec Rachid Benbouchta, Annette Brodkom, Enea Davia,
Christophe Herrada, Phil Kaiser, Isabelle Renzetti,
Dominique Rongvaux, Sandrine Versele
Scénographie Juliette Baudoin
Composition musicale Daphné D’Heur
Régie Pascal Simon
Barbara
d'Alcantara - Concert-spectacle
" Ces chansons sont des navires que je n’ai pas construits
moi-même. Je suis montée à bord de ces bateaux de paroles, de
musique et de mots. J’ai fait miennes des phrases qui résonnaient
dans mon âme voyageuse pour débarquer dans le port de vos oreilles
et vous chuchoter les secrets de la mer. " Barbara
d’Alcantara
Danseuse de formation, Barbara d’Alcantara s’éprend de l’art
de chanter à force de hasards et d’amitiés. Sa voix cristalline
séduit Julos Beaucarne avec qui elle partage de nombreux spectacles
dont « Chansons d’amour » accueilli à l’Atelier théâtre de
la vie au cours de la saison précédente.
Sincérité et justesse sont les maîtres mots de son premier
spectacle solo dans lequel se côtoient différents textes choisis
dans les répertoires de Danièle Messia, Anne Sylvestre, Marc
Chabot, Richard Seguin, Julos Beaucarne, Gérard Delahaye, Andrée
Simons et Melaine Favennec dont quelques inédits, écrits pour
Barbara, signés Ariane de Bièvres, Laurence Khan, Julos Beaucarne
et Philippe Bruno.
Un grand souffle de féminité parcourt ce spectacle mis en scène
par Muriel Clairembourg ; les chansons s’articulent et
s’harmonisent librement entre elles et créent un flux : une
petite trombe de mots qui s’épanche affectueusement dans les
oreilles de chaque spectateur.
Percussions, flûte et guitare rythment la voix mélodieuse et
limpide de Barbara d’Alcantara, accompagnée pour l’occasion par
deux musiciens : Patrick de Schuyter (Soledad, Julos Beaucarne, Trio
Torres) et Ariane de Bièvres (Julos Beaucarne, William Sheller).
Un savoureux cocktail de chansons et de musique acoustique pour un
spectacle aux contours délicats : une petite bulle d’eau que
l’on boit à la source !
Chant Barbara d’Alcantara
Percussions et flûtes Ariane de Bièvres
Guitare Patrick de Schuyter
Mise en scène Muriel Clairembourg www.barbaradalcantara.be
28/2>7/3
à 20h30
sauf le mercredi à 19h30 - relâche le dimanche
Les
Croisés - Théâtre Agora
" Vous êtes les invités d’une représentation théâtrale
jouée au bénéfice de l’hospice Sainte-Jeanne, établissement
où sont accueillis et soignés les hommes qui se sont battus au nom
de Dieu. Ce « canevas théâtral », je l’ai imaginé avec les
acteurs. Ce que nous n’avons pas eu à imaginer, ce sont les faits
: d’innombrables exemples, du passé et d’aujourd’hui,
existent, dans le monde politique, dans le monde économique et au
sein de l’Eglise. Nous les avons débusqués et placés en lieu
sûr. Nous leur demandons des explications. Nous les plaçons sur
scène. Nous les exhibons. Nous les mettons à nu. Nous jouons avec
eux. Et vous, estimés spectateurs, nous vous invitons à jouer avec
nous (...). Et si, à la fin de la représentation, vous
applaudissez, n’applaudissez pas l’action de Mère Zara, des sœurs
et des patients mais les joueurs qui ont joué ce jeu en votre
compagnie. "
Marcel Cremer, extrait du «Discours au spectateur »
Dernière création du Théâtre Agora, Les Croisés est un
spectacle tragi-comique qui prend la forme d’une grande soirée de
soutien visant au bon maintien de l’hospice Sainte-Jeanne, dirigé
par Mère Zara.
Afin de réunir les fonds nécessaires à la recherche
thérapeutique, Mère Zara, ses deux infirmières et six de leurs
patients parcourent le pays pour y livrer une campagne
d’information se référant à la vie à l’hospice et aux
traitements pratiqués.
Chants et musique instrumentale colorent et ponctuent cette mise en
scène orchestrée par Mère Zara qui a pour objectif de libérer
les mutilés de guerre de leurs traumatismes, afin de leur permettre
de participer à d’autres croisades.
Avec ce spectacle, le Théâtre Agora propose un « règlement de
compte théâtral » avec les croisades du passé et en questionne
l’actualité... ou comment, en faisant référence à la foi,
certains dirigeants politiques mettent en route leur machinerie de
guerre, au nom de la lutte du Bien contre le Mal...
Durant quatre-vingts minutes les spectateurs ont été exposés à
de constants revirements d’impressions et de sentiments. Du rire
franc au rire étouffé, en passant par les larmes, ce spectacle
offre une multitude de sens qui, dans un rythme effréné, happent
le spectateur sans relâche. Ce n’est qu’à la fin du spectacle,
après s’être livré spontanément à d’enthousiastes
applaudissements, que le spectateur peut enfin reprendre appui sur
ses jambes et s’abandonner aux nombreuses réflexions émergentes.
Grenz Echo, Jürgen Heck
Avec Sascha Bauer, Zoé Kovacs, Eno Krojanker,
Kurt Pothen, Andreas Schmid, Dirk Schwantes,
Viola Streicher, Mathias Weiland, Katja Wiefel
Régie Pascal Szmida
Musique Gerd Oly
Film Christiane Hommelsheim
Fond de scène Pierre Doome
Costumes Emilie Cottam
Armes et casques Frank Keutgen
Mise en scène Marcel Cremer,
assisté de Claudia Gäbler www.agora-theater.net
" Claude Nougaro, Poète
Avouez qu’après un silence blanc,
Vous commencez à rire doucement, à rire rose comme la ville. Poète
est une profession qui prête, soit aux sadorniques sarcasmes, soit
aux lauriers de patronnage.
D’ailleurs, un musicien compose, un sculpteur sculpte, un peintre
peint... et un poète ? Où est le verbe ? Un poète, que fait-il
quand il écrit ?
Il « Poèt-re », peut-être. Ouais, peut-être avec ce verbe
incongru « Poèt-re », Peau-être, être, être en pleine peau, être
tatoué dans la peau animale des mots.
Je me présente, Claude Nougaro, baroque troubadour, mes vers
m’ont dévoré bien avant que je meure. "
« L’ivre d’images » de Claude Nougaro (extrait)
Isabelle Wéry, la bien nommée fée théâtralo-charnelle,
s’approprie une vingtaine de textes de Claude Nougaro pour créer
son dernier spectacle : une invitation à plonger avec elle, tête
première, dans l’œuvre de ce « Petit taureau ».
Au commencement, le noir total. Une voix perce l’obscurité, celle
de Nougaro :
Dans le désert du papier blanc
Des vieux chameaux de mots naviguent,
Croisant parfois les ossements
D’un poème mort de fatigue,
J’ai soif...
Les mots du poète roulent en cascade dans les oreilles de chaque
spectateur et se déversent en pluie, comme une douche chaude, pour
enfin prendre l’espace et cogner contre les murs du théâtre...
« Splaouch » !
Place à Isabelle Wéry, évoluant dans un espace aux lumières
chaudes et enveloppantes : reflets d’ombre, de rouge ou de bleu se
côtoient et dialoguent avec les sons livrés en direct par Marc
Doutrepont.
Les sons harponnent les mots au passage, avec, au centre, une
Isabelle Wéry qui s’amuse et s’étonne de tout. Elle n’hésite
pas à se frotter à la virilité d’un Nougaro séducteur et
voluptueux, se délectant, avec une distance toute féminine – et
non sans humour – de chansons telles que « Don Juan » ou «
Sensuel ».
"C’est un réel hommage à la vie, ce monsieur !"
Isabelle Wéry
Chant et Jeu : Isabelle Wéry
Conception sonore : Marc Doutrepont
Mise en scène : Herbert Rolland